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Quels sont les
risques liés aux produits insecticides et quelle est la conduite à |
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Mise en ligne le : 16/02/2006 | Dernière révision : | |
Les pyréthrinoïdes et le Bti (Bacillus
thuringiensis israelensis) sont utilisés depuis une vingtaine d’années
dans la lutte antivectorielle. Lorsque les conditions normales
d’utilisation sont respectées, la tolérance en population générale est
bonne. Cependant des manifestations d’irritation cutanée, oculaire ou
respiratoire, régressant spontanément peuvent être rapportées par
certaines personnes.
La lutte antivectorielle associe pour des raisons d’efficacité un
adulticide et un larvicide.
Lutte
adulticide
Des épandages de fénitrothion ont été
effectués pendant plusieurs mois à La Réunion. Cet insecticide
organophosphoré vient d’être remplacé par des pyréthrinoïdes de synthèse,
moins toxiques pour l’homme : la deltaméthrine et l’esbiothrine. Ces
produits sont appliqués, à l’aide d’atomiseurs individuels (les
pyréthrinoïdes sont en émulsion dans l’eau) ou en pulvérisation spatiale
ULV à l’aide de nébulisateurs à froid (montés sur véhicules à la vitesse
du de 2 km/h) ; les pyréthrinoïdes sont en solution dans un solvant
pétrolier.
Lutte
larvicide
Le téméphos, insecticide organophosphoré dont
la toxicité est moindre que celle du fénitrothion, est utilisé pour la
destruction des gîtes larvaires. Il est remplacé par un bio pesticide le
Bit.
1) Les
pyréthrinoïdes
Les pyréthrinoïdes de synthèse agissent sur le système nerveux, en
prolongeant l’ouverture des canaux sodiques membranaires, allongeant ainsi
la durée de dépolarisation qui suit le potentiel d’action, ce qui conduit
à un état d’hyperexcitabilité cellulaire stable. Les effets insecticides
et toxiques de la deltaméthrine et de l’esbiothrine résultent de
leur action sur les échanges transmembranaires impliqués dans la
neurotransmission ; ils sont très peu toxiques pour les mammifères qui les
métabolisent rapidement.
Dans les conditions d’exposition environnementale et professionnelle, la
symptomatologie de l’intoxication chez l’homme dépend de la voie de
contact et traduit essentiellement un effet irritant. La responsabilité
des solvants pétroliers dans les préparations commerciales peut être
discutée. On peut observer, par contact cutané et/ou oculaire un érythème
cutané, un prurit, une conjonctivite, parfois œdème palpébral et par
inhalation, une toux, avec gêne respiratoire, notamment en cas
d’antécédents de bronchite chronique ou d’asthme.
Lors d’expositions
professionnelles, l’apparition de paresthésies au niveau des zones de
contact (visage, avant-bras) caractérise cette classe de produit :
sensations de picotement, d’engourdissement, de brûlures. Il peut exister
une inversion de la sensation chaud froid. Ces paresthésies peuvent être
exacerbées par la transpiration, la chaleur, l’exposition à la lumière ou
le lavage à l’eau chaude des zones atteintes. Elles apparaissent dans un
délai de 30 minutes à 2 heures après l’exposition, avec maximum
d’intensité vers la 6ème heure puis régressent en 24 heures.
Des éruptions papulaires et plus rarement des éruptions phlycténulaires
ont été rapportées. Le risque de sensibilisation est faible, des cas sont
cependant décrits. Une
toxicité neurologique, n’est décrite que dans des conditions de travail
inappropriées (manipulation à trop forte concentration, sans protection,
pulvérisation contre le vent, chaleur et travail intenses…).
Prise en charge
Les manifestations bénignes d’allure irritative régressent spontanément en
quelques heures.
Manifestations cutanées et/ou oculaires après contact avec une surface
traitée :
Manifestations respiratoires après exposition accidentelle lors de
l’épandage :
2)
Les insecticides organophosphorés
(fénitrothion et téméphos)
L’indicateur d’effet précoce le plus sensible est
l’abaissement des activités de l’acétylcholinestérase érythrocytaire (AChE)
et de la butyrylcholinestérase plasmatique (BuChE).
Selon la sévérité de l’intoxication, différentes formes cliniques peuvent
être observées :
-
les contaminations uniques modérées entraînent des manifestations
cliniques de faible intensité : céphalées, vertiges, asthénie ; la
présence de troubles digestifs (vomissements, diarrhées) peut faire
évoquer une gastro-entérite aiguë qui peut être rapportée par erreur à une
cause alimentaire.
- les contaminations faibles sont souvent
asymptomatiques, quand elles sont uniques. Quand elles sont répétées
pendant une période de quelques semaines, leurs effets se somment et
peuvent aboutir à une aggravation progressive du tableau clinique.
3) Le téméphos
4) Le Bti
Le Bti est une bactérie
qui vit naturellement dans les sols. Utilisée depuis plus de 20 ans comme
agent de lutte biologique, c’est un bio pesticide. Elle produit une
endotoxine sous forme cristallisée qui agit en se fixant sur les
villosités intestinales de la larve d’Aedes, bloquant ainsi l’absorption
des nutriments. Cette endotoxine est inactive dans l’appareil digestif des
mammifères. |
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