Chikungunya à La Réunion au 25 juin 2025 : 197 nouveaux cas et 27 décès confirmés
L'épidémie de chikungunya poursuit sa décroissance à La Réunion. Pour la semaine 24 (du 09 au 15 juin 2025), les cas biologiquement confirmés de chikungunya baissent de -40% avec 197 cas enregistrés contre 333 en semaine 23.
Pour les semaines 23 et 24, le nombre de cas par commune de résidence variait de moins de 5 cas à 118 cas cumulés. Les communes Saint Paul et de Saint-Denis rapportaient le plus de cas, avec respectivement 118 et 101 cas sur ces 15 jours.
Depuis le début de l'année, vingt sept décès en lien avec le chikungunya ont été confirmés chez des personnes majoritairement agées de plus de 65 ans, toutes porteuses de comorbidités. Vingt six autres décès, dont deux nouveau-nés, sont actuellement en cours d’investigation quant à l’imputabilité du chikungunya.
Cas de chikungunya par commune à La Réunion - semaines S23 et S24
Source : ARS/Santé publique France - La Réunion
Evolution des cas de chikungunya à La Réunion depuis le 1er janvier 2025
Source : ARS/Santé publique France - La Réunion
Evolution du nombre de cas de chikungunya à La Réunion ces 3 derniers mois
| Semaine : |
S13 |
S14 |
S15 |
S16 |
S17 |
S18 |
S19 |
S20 |
S21 |
S22 |
S23 |
S24 |
| Date bulletin: |
09/04 |
16/04 |
23/04 |
30/04 |
07/05 |
14/05 |
21/05 |
28/05 |
04/06 |
11/06 |
18/06 |
25/06 |
| Cas confirmés : |
6.289 |
4.913 |
4.304 |
3.245 |
3.079 |
1.556 |
1.266 |
1.200 |
728 |
449 |
333 |
197 |
| Total consolidé : |
27.668 |
33.982 |
39.532 |
42.777 |
47.500 |
49.400 |
51.000 |
52.000 |
53.000 |
53.750 |
54.043 |
54.242 |
Impact de l'épidémie du chikungunya sur le système de santé à La Réunion
Dans les hôpitaux, l’activité aux URGENCES est de nouveau en décroissance avec 9 passages enregistrés en semaine S25 contre 12 la semaine précédente (-25%). Au total, 2.836 passages pour motif de chikungunya et 577 hospitalisations ont été recensés depuis le début de l’année 2025.
Source : ARS/Santé publique France - La Réunion
Le nombre de personnes HOSPITALISEES de plus de 24 heures s'élève à 471 cas depuis le début de l'année (+2). Parmi ces hospitalisations, environ 90% était admis pour chikungunya, les autres cas ont été confirmés en cours d'hospitalisation.
La quasi-totalité des patients hospitalisés présentaient au moins un facteur de risque de forme sévère lié à une comorbidité, à leur âge ou à une grossesse.
En raison de la mise en place d’un outil de saisie en ligne sécurisé des cas hospitalisés, les données sont identiques à celles de la semaine précédente.
A ce jour, 74 cas graves (patient présentant au moins une défaillance d'organe) ont été signalés et concernent 42 adultes de plus de 65 ans avec comorbidité (+3), 9 personnes de -65ans et 23 nouveau-nés de moins de 3 mois.
Source : ARS/Santé publique France - La Réunion
En MEDECINE DE VILLE, la part d’activité liée à la prise en charge des syndromes "arboviroses" continue à baisser avec 0,9% en semaine 25 contre 1,0% en S24, 1.8% en S23, 2,2% en S22, 4,1% en S21, 6,1 en S20, 9,3% en S19 et 14% en S18.
Rapportés à l’échelle de l’île, on estime à environ 197.000 consultations depuis le début de l’année.
Source : ARS/Santé publique France - La Réunion
Cas de chikungunya en France métropolitaine au 25/06/2025
Malgré la forte diminution de l'épidémie de chikungunya dans l'océan indien, le nombre de cas de chikungunya importés en France métropolitaine ne faiblit pas. Depuis le 1er janvier 2025, 1.564 cas de chikungunya ont été enregistrés au 24/06/2025 contre 1.502 la semaine précédente (+4 %) dont :
- 919 cas du 01/01/2025 au 30/04/2025 (données consolidées au 26/05/2025)
- 645 cas du 01/05/2025 au 24/06/2025 dont 549 (+47) en provenance de La Réunion (85% des cas).
Les autres personnes infectées revenaient de séjour de Maurice (49), Mayotte (23), Madagascar (16), Sri-Lanka (3), Indonésie (2), Afrique du Sud (1) et 1 cas est en cours d'investigation.
Un premier cas autochtone de chikungunya a été identifié le 11 juin 2025 dans le Var dans la commune de Crau. Depuis cet épisode, sept autres cas ont été identifiés en Provence-Alpes-Côte d'Azur, Corse, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes.
L'épidémie de chikungunya réapparait à La Réunion en ce début d'année 2025.
Trois premiers cas autochtones ont été enregistrés en août 2024 dans la commune de Saint Gilles les Bains.
Après une concentration des cas dans l'ouest de l'île pendant plusieurs semaines (l'Ermitage, l'Etang Salé, Grand Bassin, la Ligne des 400, les 3 Mares les Bas), le virus s'est propagé à plusieurs communes dans l'ensemble de l'île en fin d'année 2024 (St-Joseph, St-Pierre, St-Paul, le Tampon, St-Denis, Le Port, St-Benoit, St-Louis, St-Leu et trois Bassins).
L'augmention du nombre de cas et la dispersion des foyers ont conduit le préfet de La Réunion, sur proposition du directeur général de l'ARS de La Réunion, à déclencher le niveau 3 d'un dispositif de gestion de crise, le lundi 13 janvier 2025, puis le niveau 4 le vendredi 14 mars.
Le niveau 3 du dispositif ORSEC "Arboviroses" correspond à la circulation d’une épidémie de faible intensité, le niveau 4 de moyenne intensité et le niveau 5 à une épidémie massive, de grande intensité.
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Origine et caractéristique du virus
La maladie du chikungunya a été décrite pour la première fois en 1952 lors d'une flambée épidémique qui a eu lieu sur le plateau du Makonde dans la province du Tanganyika, dans le sud de l'actuelle Tanzanie.
Elle est caractérisée par de fortes douleurs articulaires, musculaires et une fièvre très élèvée. Le virus du chikungunya est rarement mortelle, sauf chez les jeunes enfants, les personnes immunodéprimées, agées ou déjà atteintes de pathologies graves.
Le nom de CHIKUNGUNYA qui signifie "marcher courbé" en langue makondée, provient de l'attitude voutée du malade due aux fortes douleurs articulaires et musculaires qui, dans la majorité des cas, disparaissent au bout de quelques jours, mais peuvent parfois perdurer pendant plusieurs mois voire plusieurs années.